La Commission européenne s’attaque à la vape au mépris des études scientifiques et de la réduction des risques

Date de publication : 28 Mai 2021
Catégorie(s) : Actualité de la Fivape

Le 20 mai, la Commission européenne a publié son rapport d’évaluation sur l’application de la directive sur les produits du tabac (dite « TPD »). Alors que cette publication aurait été l’occasion parfaite d’apporter des informations utiles sur la vape et le sevrage tabagique, la FIVAPE regrette que la Commission européenne ait choisi de reprendre sans nuance le dernier avis du SCHEER, dont les arguments ne sont guère étayés par une réalité scientifique.

Les deux parties invoquent en effet la continuité de l’application du principe de précaution, ouvrant la voie à un renforcement de la réglementation encadrant le vapotage : taille des réservoirs, étiquetage, utilisation des arômes, utilisation de liquides sans nicotine, etc.

La FIVAPE dénonce en particulier plusieurs affirmations de ce rapport, dépourvues de fondement scientifique, et souhaite rétablir certaines vérités :

1. Non, la nicotine n’est pas toxique : elle est une alliée pour arrêter de fumer !
La Commission européenne affirme que « Les cigarettes électroniques contiennent de la nicotine, une substance toxique ». Le caractère addictif de la nicotine est démontré scientifiquement. En revanche, c’est la première fois que la toxicité de la nicotine est affirmée dans un rapport de la Commission européenne, sans aucun fondement scientifique, en passant sous silence le principal intérêt de la nicotine : son efficacité dans le sevrage tabagique, qui permet d’écarter la combustion et toutes les substances hautement cancérigènes du tabac fumé. Libre ensuite aux ex-fumeurs de diminuer progressivement le dosage de nicotine pour un sevrage total. Le véritable ennemi du fumeur c’est la combustion, pas la nicotine !

2. Non, les arômes n’attirent pas les jeunes : ils sont la clef de la motivation !
Le rapport s’inquiète de la cote de popularité du vapotage auprès des jeunes, et estime que son attrait serait en grande partie dû aux arômes, notamment ceux rappelant le goût de confiseries et de fruits. Il s’appuie également sur le rapport du SCHEER pour affirmer que ces arômes « réduisent leur perception du caractère nocif du produit et augmentent leur désir de l’essayer » et « contribuent de manière importante à l’attractivité de la cigarette électronique et au début du tabagisme ». Là encore, cette affirmation péremptoire ne repose sur aucune observation scientifique. La variété des arômes est un ressort fondamental pour maintenir la motivation des fumeurs à arrêter le tabac. Une récente étude publiée dans le JAMA portant sur 100.000 lycéens californiens montre que le seul district où le tabagisme a augmenté chez les jeunes est celui de San Francisco, qui a  justement banni les arômes dans la vape.

3. Oui, la vape est un outil de sevrage efficace ! Mais l’assimiler aux contraintes des produits pharmaceutiques la tuerait…
Paradoxalement, après avoir mis en doute à diverses reprises les bienfaits des produits du vapotage dans la lutte contre le tabac, la Commission estime soudain que « Dans la mesure où les cigarettes électroniques constituent des aides au sevrage tabagique, leur réglementation devrait suivre la législation sur les produits pharmaceutiques. ». En quelques lignes, on passe d’un doute sur l’efficacité et sur la nocivité du vapotage, à l’affirmation qu’il constitue bien une aide au sevrage tabagique ! Et alors que plus de 700.000 Français.e.s sont sorti.e.s du tabac grâce à la vape indépendante, le rapport conclut que la vape devrait devenir un produit  pharmaceutique. Au bénéfice de quels intérêts ?

4. Non la vape n’est pas aux mains de l’industrie du tabac : la filière indépendante représente 80% du marché français ! 
La Commission européenne brosse le portrait d’une filière vape aux mains du secteur du tabac alors qu’en France il n’en est rien. S’il est vrai que les grands groupes cigarettiers communiquent intensément sur leurs investissements dans de nouveaux produits dérivés du tabac, la filière de la vape en France est à 80% indépendante de big tobacco ! Elle est constituée de petites et moyennes entreprises, le plus souvent créées par d’anciens fumeurs ou touchés de près par les ravages du tabac, qui fondent leur activité sur un objectif de réduction des risques et d’aide au sevrage pour le plus grand nombre. C’est d’ailleurs pour cela que la FIVAPE est un partenaire naturel des professionnels de santé français.

Ce rapport n’est qu’une première étape, alors qu’un lobbying intense est mené à Bruxelles pour décider d’une taxation sur les produits du vapotage, augmenter les prix et décourager les fumeurs à quitter le tabac. La Commission européenne semble prendre officiellement le parti de détruire une filière innovante en pleine expansion, qui tente depuis plus de dix ans d’apporter des solutions à un objectif commun et partagé avec l’UE : la diminution de la prévalence tabagique en Europe.

La FIVAPE enjoint les membres du parlement européen ainsi que les Etats membres, en particulier l’Etat français, à s’impliquer activement dans ce dossier et à choisir le parti du sevrage tabagique en défendant courageusement le vapotage et son indépendance !

Jean MOIROUD - Président, le 28 mai 2021